J’ai habité aux Deux-Alpes une bonne partie de ma jeunesse. De 2006 à 2011, j’ai enchainé les petits boulots de barmaid les saison d’été et terminé par une saison d’hiver formidable en 2010.
Je voulais à tous prix assouvir ma passion du snowboard et en faire au maximum.
Tous les jours, quelles que soient les conditions météo (ciel bleu, neige, jours blanc, etc) je montais rider à 10h matin, pour finir la journée à 16h, puis enchainer le travail au bar de 17h à 2h du matin.
Les jours blancs, je ridais à l’aveuglette, juste pour le plaisir des sensations et parce que je connaissais les pistes par coeur. En arrivant à Paris, j’ai beaucoup souffert du manque de neige et de sensations fortes, je regardais des vidéos de snowboard à ma pause déjeuner au bureau et même les webcams des stations.
Ca virait à l’obsession ! Puis j’ai trouvé un bon générique : le cruiser. J’ai acheté une DogTown à Paris, et j’ai ridé autant que je pouvais, descentes de Ménilmontant ou Belleville la nuit et pour tous mes déplacements à droite à gauche.Malheureusement, à l’époque, le skate et la mode étaient peu compatibles, il fallait choisir d’être bien habillée pour le travail ou skater. J’étais mal à l’aise de rider en jupe ou en smoking, mais maintenant ça m’est complètement égal. Toutes les campagnes de pub de luxe ont commencé à utiliser les longboards, cruisers et skate. Les penny se sont multipliées sous les bras des filles et des « hipsters » (mais très peu sous leurs pieds). On en voit partout à paris, de toutes les couleurs, c’est beau mais ça ride peu. Un jour, j’avais ma board sous le bras, et des types avec des penny ont fait « hey, la fausse skateuse, on fait la course ? », j’ai balancé ma board, et je les ai largement tracé. Un coucou de malice en me retournant en guise d’adieu.
Désormais, après des dizaines de kilomètres dans les rues de Paris, lorsque je porte ma board sous le bras, et j’ai presque honte – honte de passer pour une « poseuse », alors même les jambes tremblantes, je me remets à skater. Parce que c’est ma vraie passion.
Cet été, comme tous les autres, j’ai snobé la plage pour aller faire du snowboard sur le glacier des Deux-Alpes.
Nico et Betty sont mes meilleurs amis sur la station, je suis toujours accueillie les bras ouvert dans leur petit chalet à n’importe quelle époque de l’année. Entre : entre skate, snowboard, motocross (que j’ai tenté cette année), toutes les gourmandises extrêmes sont au rendez-vous avec eux.