Ne pas pouvoir s’alimenter, hôpital, psychiatrie, déconnexion de tous les réseaux sociaux, isolation sociale, batailles judiciaires, dettes, surendettement, dépression. Voilà ce que je vais aborder dans mon témoignage sur le surinvestissement et l’exploitation au travail qui m’ont conduit au Burn-out.
« Burn-out« .
J’ai entendu parler de ce terme obscur – de très loin dans les magazines féminins, parfois aux infos, parfois au comptoir d’un café. Cela a toujours été une sorte de mythe dans mon esprit.
J’ai souvent entendu :
« – Non mais, tu n’imagines pas… J’étais sous l’eau, au bord du burn-out »
« – J’ai fait un burn-out, deux semaines au lit, j’ai du mal à reprendre » etc.
« Ok, ok, d’accord » pour moi c’était juste des petites natures, des gens qui aiment bien se plaindre à tout va, un petit manque de vitamine D et de magnesium, allez, bouge-toi les fesses et vas-y fais un footing et ça va repartir tu verras !
Sauf que, depuis j’ai appris et compris. Ce que je vais partager dans mon témoignage est bien loin de ce que j’ai pu entendre, croire, voir, lire.
(Néanmoins, je tiens à préciser qu’il n’y a pas d’échelle de valeur dans la souffrance.)
J’ai à maintes reprises essayé d’écrire, partager mon expérience, mais à chaque fois je fondais en larmes à la première ligne, puis je me mettais en boule à me balancer d’avant en arrière et je refermais la page word sur le champ.
« Voulez-vous enregistrer ? » « Non, surtout pas, je veux tout effacer de ma tête à jamais », puis crise de larmes, boule au ventre et déprime sur quelques jours, voire quelques semaines.
Je voulais absolument partager ça, mais il m’a fallu 2 ans avant de pouvoir dépasser la première ligne. Je suis prête.
Je ne sais pas par où commencer, mais le plus simple va être par ce qui me semble être le début, le début de ma vie professionnelle. Peut-être le tout va être décousu, mais je vais respecter la chronologie.
J’ai toujours adoré travailler, et j’ai toujours voulu travailler depuis mon plus jeune âge. J’ai même commencé à 16 ans, à coté de mes études.
Mise en rayon dans un supermarché, serveuse dans un hôtel, restaurant, bistro, barmaid, hôtesse d’accueil, vestiaire dans une boite de nuit, street marketing, flyage, relance téléphonique, agent d’accueil chez Virgin, lutin du père Noel, rédaction d’article pour le web, vendeuse dans une boutique vintage, assistante de direction marketing, assistante de photographe, photographe, graphiste, mannequin cabine, assistante chef de pub, assistante du directeur artistique, responsable de communication dans une agence de mannequin, responsable du numérique dans un grand groupe.
Jusque là, j’ai fait tout cela avant mes 28 ans.
Et dieu sait comme j’adorais découvrir des nouveaux jobs, dieu sait comme j’ai adoré monter les échelons, aller plus haut, être gratifiée. Pour une immigrée russe, c’était prouver au monde qu’on peut être capable, capable d’avoir une place dans la société française, m’intégrer en somme.
C’était des défis permanents, des challenges : travailler le 31 décembre, tous les soirs après l’école, le week-end, les vacances scolaires, tout le temps libre.
J’ai été gratifié, honorée, j’ai pu passer dans deux JT, quelques émissions télé, citée dans quelques articles de journaux.
Workalcholic.
Pendant que mes potes continuaient leurs études, prenaient des années sabbatiques pour partir au Canada ou en Australie, moi je voulais une ascension fulgurante. Je n’avais pas assez de finances pour un master, je voulais prouver que j’étais capable de grimper par le travail et mes compétences. Sauf que, jusqu’à ma 27ème année, je ne savais pas ce que c’était la pression, la perversion hiérarchique et l’humiliation permanente, puis la dépression.
Pour moi la dépression c’était « baisser les bras », pas une maladie. Maintenant j’ai compris.
J’ai toujours été exigeante : plus envers moi même qu’envers les autres.
J’ai fait une combustion spontanée.
Je n’ai rien vu venir, mes proches si.
8 février 2016, après avoir travaillé sur plusieurs fashions weeks non stop, m’adaptant aux horaires de New-york, travaillant tous les weekends, j’ai cumulé quelques 320 heures en janvier.
Pour résumer rapidement les six derniers mois avant la « chute » : je n’avais plus de mec, je ne voyais quasiment plus mes amis, ma mère et mon frère me décrivaient comme froide et trop maigre (mais je niais en bloc), j’essayais d’être présente partout (aux évènements, aux soirées, dans tous les départements au travail.
J’étais payée 4000 boules (que je dépensais bêtement en fringues, livreurs et uber pour compenser de ne pas avoir de temps pour moi).
En un peu plus d’un an, j’ai formé seulement 4 stagiaires. Mes patrons m’envoyaient des textos à toute heure, indifféremment du soir ou du weekend (le pire ayant été un dimanche 15 août pendant mes 5 jours de congés : triple peine).
J’envoyais des textos à mes stagiaires indifféremment du soir et du weekend :plus on a la pression, plus on l’inflige aux autres.
Dans la même année, j’ai perdu un ami au bataclan.
Je buvais 10 cafés par jour au bureau, je dormais entre 3 et 5 heure par nuit, je fumais un paquet de cigarettes par jour (depuis j’ai arrêté)..
Je me sentais un peu fatiguée mais pas en mauvaise santé. La preuve en 6 ans de vie professionnelle : je n’avais pas de médecin traitant et j’avais seulement 3 journées de congé maladie en cumulé à mon actif.
Je jonglais entre 5 ou 6 projets à l’agence : des grands événements sportifs mondiaux, des grands événements liés au grand écran, des projets de grandes marques cosmétiques, et du marketing numérique autour des défilés des Fashion sur weeks.
Aux rares dîner avec des amis, j’avais 1000 notifications au minimum sur mon portable personnel (pas de pro, il fallait économiser car « je coûtais cher à l’agence »). Je publiais des contenus en dehors des « heures de travail », je vérifiais tout le travail de mes stagiaires, car une erreur de programmation par le stagiaire ou l’assistante, c’était un incident diplomatique dans la fashion sphère ou le monde du cinéma le lendemain à l’agence.
Ma vie se résumait à : mon ordi personnel, mon ordi de bureau (négocié après 8 mois de travail à trimballer mon mac dans un sac à dos) et mon smartphone.
La semaine avant « la chute », j’étais un peu le running gag du nombre de capsules de cafés absorbées et de la longueur de mes cernes alternativement lancés par mes collègues ou mes deux patrons. Ah, qu’est-ce qu’on se marrait !
Mes patrons alternaient de manière perverse compliments (auprès des autres), et « ce que tu nous coûtes » en face-à-face, des « si t’as pas les épaules, tu peux être chef de projet », « il faut que tu restes au bureau, ce soir car moi je reste aussi » .
Bien sûr, à l’évaluation annuelle personnelle j’avais doublé mes objectifs, eut une prime exceptionnelle, été augmentée (alors « qu’on n’augmente pas la première année, tu sais »).
J’étais irréprochable sur le travail, toujours dans le dépassement, le challenge, l’innovation.
Je faisais du présenteisme, je partais quasiment toujours en dernier.
Plus les résultats étaient bons, plus on me rajoutait des projet sur le bureau.
L’adrénaline.
Le grand patron avait fait fabriquer des plaques pour les accrocher en bas de l’immeuble. On avait créé une nouvelle branche dans le groupe : le « département digital » écrit en lettres dorées et qu’ils vendaient à tout va à tous les clients, et qui se composait de moi uniquement et un stagiaire fraîchement formé et motivé.
Grosse réussite sociale : ma première stagiaire que j’ai formé à pu choper un poste dans le numérique à 21 ans chez Elite.
Lorsqu’on compose le tableau, j’avais tout pour moi professionnellement.
Mais plus rien personnellement. Pourtant j’essayais de faire vivre mes passions du temps qui me restait, c’est les seules choses qui me maintenaient en vie.
J’étais devenue une connasse froide qui raye les parquets avec ses dents longues, hyper active sur les réseaux sociaux, et dépassée par le vide de sa vie sociale.
Et puis cette nuit du 8 février 2016.
J’avais eu la nausée toute la journée, encore une deadline de dernière minute au bureau, encore une « prez » à finir après tout le monde. Encore un weekend où je devais envoyer une prez à mon patron « avant lundi ».
Je me retiens de vomir dans le trajet du retour dans le métro, je rentre. 1000 notifs, Le rideau de fer était déjà tombé sur le Franprix de mon chemin, comme tous les soirs après le boulot en janvier 2016.
Manger ne servait à rien de toute façon car j’ai la nausée. Je vomis. Toute la nuit.
Je me dis que c’est une sale gastro de saison. Je préviens mes patrons, je prends rdv chez un médecin spécialement à côté « du boulot » pour y retourner direct, je NE PEUX être malade chez moi. Hors de question car trop de boulot.
Sauf que quand je me réveille de nouveau, mes jambes ne répondent plus.
Je suis paralysée. Je les soulève, elles ne fonctionnent pas. Je manque de m’évanouir à cause du stress de la situation. Premiere réaction de panique. J’appelle le médecin et j’annule. J’appelle mes patrons : ils me disent d’appeler SOS médecin. Je me rendors, me réveille, mes jambes refonctionnent par magie.
SOS médecin arrive à 17h seulement. Aucun diagnostic. Pas de fièvre. Il note « état viral » et m’arrête 4 jours.
Le lendemain, 3000 notifs sur mon téléphone et un SMS d’un des patrons qui me demande si « j’ai bien un arrêt maladie » et combien de jours. Il me dit : « écoute, si ça va mieux après demain je t’envoie des dossiers à lire à la maison. »
« DES DOSSIERS À LIRE À LA MAISON », direct une envie de vomir. Je vomis mes tripes. Je désactive toutes les notifs sur mon téléphone. Mode avion. Je pleure. Je suis prise de tremblements. Mes muscles se tendent partout. Mon corps est parcouru par mille aiguilles. Je hurle de douleur.
Qu’est-ce que j’ai ? J’appelle ma mère, elle me dit d’aller revoir un médecin.
Je vais dans un centre médical le surlendemain. Je ne peux pas marcher droit, je rase les murs, j’ai des vertiges, je ne peux pas manger. Le médecin à la retraite me parle de mon cou. Un goître. Il me dit que je n’ai rien, juste un problème de thyroïde et de poids. Je pleure dans son cabinet. Je lui dis que c’est pas ça que j’ai mal partout, que je vomis tout le temps.
Il me dit d’aller doser ma thyroïde. Ordonnance. Je vais voir un autre médecin.
Le médecin est une femme toute jeune, certainement mon âge. Elle me dit : « vous êtes sure que ce n’est pas le travail ? », je m’effondre en larmes, prise de tremblements. Elle appelle directement un psychiatre pour moi. J’ai rendez-vous en urgence.
Un médecin psychiatre ?! Pour moi ?
Mais je ne suis pas folle !!!!
La médecin généraliste me dit : « allez y, faites-vous une idée vous-même ».
Et j’y vais.
Le psychiatre m’écoute – je me rappelle de cette journée comme si c’était hier… Il me dit : « vous rendez-vous compte de ce que vous subissez ? ». Je suis dans le devoir de vous arrêter 1 mois minimum dans votre état. Et il me prescrit des anxiolytiques, des benzo. Ca me rend toute molle, dégueux, mais ça me calme.
Je le revois une semaine après, je comprends effectivement que j’étais allée trop loin avec mon corps et mon esprit. Que je disparaissais, que j’étais à deux doigts de crever. Que j’étais complètement inconsciente.
Je continuais à vomir de la bile tous les jours, je ne pouvais rien avaler.
Une amie et un ex était venus me voir de force pour cuisiner. Je me suis complètement isolée.
Ma mère était en croisière. Je n’avais personne à qui parler. Je pleurais toute la journée. Je ne pouvais plus me voir, ni me laver. Ni sortir. Ni rien.
J’avais coupé facebook, instagram, désactivé tous les réseaux sociaux personnels. J’ai rangé mon ordi, déconnecté mon calendrier iCal avec l’adresse du boulot qui m’affichait encore mille alertes de rendez-vous clients.
Je pensais que j’allais juste crever comme ça, doucement.
Une amie à ma mère me téléphonait tous les jours pour m’écouter pleurer. Elle avait eu un « burn-out » par le passé.
Voila : j’étais « en épuisement psychique lié à une situation professionnelle dévorante« . Comme l’écrivait le psychiatre.
Le burn-out est un stress chronique (comme je l’ai lu plus tard dans des livres et sur internet).
Il serait une conséquence de réactions et un état psychologique et physiologique résultant de l’accumulation de stress quotidiens ayant usé et brulé l’individu.
Le Burn-out concerne généralement des personnes fortement investies dans leur travail. Cela peut être des overarchievers, des hustlers, des personnes très ambitieuses et ayant sans cesse peur de l’échec et de ne pas être à la hauteur.
C’était mon cas, avec le recul.
Le burn-out est donc un état d’épuisement psychologique (émotionnel), mais aussi cognitif (avec une perte de motivations et des difficultés de concentration) et physique (fatigue chronique), qui se présente sous forme de symptômes traduisant une réaction de détresse à une situation de stress en milieu professionnel.
Mais malgré tout ce qui est écris ci-dessus, je ne vous surprendrait pas en vous disant que la premiere semaine je voulais déjà retourner au boulot malgré mon état. JE VOULAIS Y RETOURNER comme si ma vie en dépendait.
Et puis comme je pleurais tout le temps et que je me tordais de douleur, je me disais que c’était du suicide.
« Suicide » : Ca m’avait traversé l’esprit un jour en prenant le métro pour aller voir le médecin.
J’ai arrêté le métro car j’avais peur de moi, j’ai aussi arrêté le scoot car j’étais constamment en hypervigilance – je voyais tous les détails de la route mais je ne me concentrais pas sur l’essentiel. J’étais un danger pour moi et pour les autres.
Je marchais uniquement, doucement et je rasais les murs.
Les bruits m’agressaient.
Ma vie n’avait plus de sens.
Le premier mois est passé très vite, je dormais 12 à 14h par jour, le reste du temps je le passais au lit ou à pleurer.
Je ne pouvais pas lire : les lignes se croisaient.
Je ne pouvais pas regarder de films : le contact même avec un ordinateur me donnais la nausée.
Je ne pouvais voir personne, j’avais honte.
Chaque fois que j’essayais de parler de ce que j’avais me plongeait dans une crise de larmes.
Auprès des seuls amis qui venaient me voir ou prenaient de mes nouvelles, j’essayais de faire bonne figure et je relativisais. Mais de nouveau seule, je pleurais.
La seule idée de revenir travailler et de retrouver les collègues et les patrons me terrorisaient.
Je ne pouvais pas, je devais arrêter.
Un jour, j’ai rencontré ma voisine du rez-de-chaussée, elle avait été assez directe en me disant qu’elle m’entendais pleurer tous les soirs en rentrant chez elle. Elle m’a demandé ce que j’avais. On a parlé. Par chance, sa mère est avocate en droit du travail.
Elle voulait m’aider. M’aider à partir.
Sans entrer dans les détails de la « bataille » judiciaire, l’enfer à réellement commencé lorsque l’agence a fait savoir à l’avocate que : « soit je reviens, soit je démissionne ».
Cette nouvelle m’a plongé dans une nouvelle maladie que je ne connaissais pas : la dépression.
Et la descente aux enfers a commencé quand j’ai compris qu’en arrêt maladie, au delà du deuxième mois, je suis passée de 3200e net à 1000e d’indemnisation maladie.
J’avais contracté un prêt, je payais encore mon prêt étudiant et 5000 euros d’impôts me sont tombés dessus au même moment. La chute était rude. J’ai pris un crédit revolving pour vivre, emprunté de l’argent à ma voisine, a un ami. Ma famille n’étais pas dans une santé financière pour m’aider. Je ne m’en sortais pas. Je ne voyais pas le bout du tunnel.
J’étais malade, en dépression et dans un découvert abyssal (que je comble encore).
Et j’avais aucun filet de sécurité, ma famille ne pouvait pas m’aider, le burn-out n’est pas une maladie reconnue et mon assurance à la banque n’a pas fonctionné.
Tout ce qu’avait l’avocate avait en retour de « la partie adverse » était un silence radio. Ce n’était pas la première fois apparemment, ils jouaient sur le temps, et attendaient le moment où j’allais craquer…
Je ne pouvais pas démissionner, car j’étais traumatisée par l’idée même de retravailler.
Je ne sais même pas décrire cette période, mon cerveau a décidé de bloquer la mémorisation des événements.
J’avais perdu 8 kg, je suis allée à l’hôpital en pathologies professionnelle, et l’enfer a duré plus d’un an.
J’étais en situation de surendettement, j’avais aucune issue. J’étais blindée aux médocs.
Voilà ce qu’était devenue la wonderwoman, la créative, l’amoureuse du travail et du challenge.
J’étais toujours déconnectée des réseaux sociaux. Mes amis les moins proches ne m’invitaient plus à leur anniversaires car ils avaient oublié mon existence réelle. Car je n’existais plus sur les réseaux.
Être mort sur les réseaux sociaux en 2016 était équivalent à être mort tout court.
Bien sûr, ma disparition numérique a suscité la curiosité malsaine de certains. J’ai eu des questions par téléphone une ou deux fois. Par fierté, je n’ai pas dit grand chose.
Ca s’est arrêté là.
Dans cette période de déchéance totale, sans issue dans mon esprit.
Sortir de la dépression a été un nouveau challenge que je me suis donné.
J’ai voulu me battre. Arrêter le traitement. Me forcer à sortir, malgré les larmes et mon asthénie.
Les premières semaines ont été complètement contre-productives. J’ai voulu courir, faire du sport. J’ai pu faire que 20m et manquer de m’évanouir.
J’ai commencé une mono-diète de pizza, ça m’a sauvé.
Je n’ai mangé que ça pendant plus de deux mois.
Je n’arrive pas vraiment à situer ces tentatives de guérisons, mais c’était 2016.
Dans un pétage de plomb total, je me suis inscrite dans une compagnie de théâtre.
J’ai voulu faire une sorte d’art-thérapie. J’ai tenu 4 jours.
Échec total, mais j’ai rencontré la bas, celui avec qui je partage ma vie et qui m’a sauvé en grande partie et qui m’a redonné le goût à la vie.
Je ne suis pas en train de dire que l’amour a tout sauvé, et que tout s’est remis dans l’ordre du jour au lendemain.
Non, mais la suite a été plus facile. Mon compagnon m’a soutenu dans mes démarches, dans le moral, il m’a aidé, sous-loué son appart, fait rencontrer des personnes qui m’ont aidé. J’avais un peu plus de perspectives à court terme (à part me laisser mourir quoi).
J’avais envie de revivre, pas au point de me battre, mais juste assez pour me sortir de cet enfer.
Je n’ai d’ailleurs pas eu la force d’aller aux prudhommes. J’ai été licenciée pour « inaptitude », je suis partie avec rien.
…………………
Suite.
Que me reste-t-il après tout cela ?
Un syndrome post-traumatique , une thyroïde détraquée et encore quelques problèmes de santé révélés par le stress.
Mais il ressort aussi une chose importante à la suite de ma dépression : de la résilience, de l’espoir et des projets.
Reprendre un travail dans l’univers de la mode, de la communication, du marketing, publicité ou vente m’est psychologiquement difficile, voire impossible.
Bien que cliché, l’idée est pour moi de développer un projet et des solutions qui vont permettre aux entreprises et aux start-up (mais aussi aux particuliers) de prévenir le burn-out, le stress et les pathologies professionnelles.
La pratique (et l’apprentissage quotidien) de la méditation et du yoga m’ont beaucoup aidé à sortir de ma dépression et ont largement contribué à améliorer mon état de santé général.
De plus, ma mère travaille dans le bien-être et la santé, et c’est devenu une évidence pour moi ces derniers mois de me tourner vers ce secteur.
Je souhaite tout d’abord passer mon permis (mieux vaut tard que jamais) et partir me former à la philosophie yoga, la méditation et quelques bases de l’Ayurvéda en Inde. Pour cela, j’économise et j’élabore mon projet de jours en jours.
Vous pouvez m’aider si vous le souhaitez en participant sur mon Tipeee
En retour, je partagerais toute mon expérience de reconversion et d’apprentissage avec des photos, des vidéos et des articles.
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Malgré le caractère très intime de ce témoignage, sachez que j’ai tout de même volontairement (et involontairement, par souci de mémoire) ignoré des parties car le but ici est de rédiger un témoignage sur le burn-out et la dépression que j’ai enduré et non accuser ou rédiger une missive diffamatoire envers mon ancien employeur.
J’ai aussi délibérément édulcoré certaines parties car je sais que la mémoire peut également amplifier certains faits avec le temps.
Aussi, je prie les lecteurs de m’excuser pour l’écriture (c’est un témoignage, malheureusement pas de la littérature) mais je n’ai pas la force de relire plusieurs fois, car une relecture est psychologiquement difficile à vivre.
J’ai mis deux ans à l’écrire, il est possible que je mette du temps à le relire. Mais je compte sur le pouvoir cathartique de cet article et aussi sur les témoignages et le soutien que j’espère recevoir à l’issue de celui-ci.
Je me rends totalement disponible pour répondre à vos questions et témoignages d’expériences personnelles (de reconversion professionnelle, burn-out, dépression ) par mail.